Conférences invitées
L'organisation des connaissances au regard des sciences de l'information
et de la communication: une exception française?
Université de Toulouse 3
LERASS, 115 B, Route de Narbonne, BP 67 701, 31077 Toulouse cedex4
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Il est souvent considéré que l'alliance entre sciences de l'information et sciences de la communication est une spécificité française. Celle-ci découlerait de la nécessité de rassembler un nombre suffisant de chercheurs pour pouvoir prétendre à une reconnaissance institutionnelle dans les années 1970. Si, à ce moment-la, l'intérêt scientifique d'une telle alliance peut sembler limité, ceux qui sont considérés comme les fondateurs de la discipline, désormais connue sous le code de 71 e section, se sont employés à mettre en lumière les liens forts qui pouvaient les unir.
La thématique de l'organisation des connaissances, sans doute parce qu'elle permettait d'apporter un regard réflexif sur une discipline en construction qui revendiquait une reconnaissance académique, a été pendant plus de dix ans au centre de la préoccupation d'une partie des fondateurs. Progressivement les aspects techniques prenant le pas sur la recherche fondamentale et l'institutionnalisation étant considérée comme acquise, les chercheurs français se sont moins préoccupés de leur inscription dans ce qui a été reconnu comme une interdiscipline. Cependant, la participation a un ensemble dont la reconnaissance peut être remise en cause par des recompositions imposées par les instances de gestion de la recherche repose sur l'élaboration collective et continue d'un projet scientifique commun. Des travaux récents se situent dans cette démarche.
Par ailleurs, il est de moins en moins possible de considérer la science en relation avec des frontières administratives qui cerneraient son périmètre, ses méthodes, ses objets, ses concepts et ses modes d'approche. Ainsi, rejoindre une position ou fonder un courant international enrichit le débat et fait progresser la connaissance.
Il s'agit dans cette conférence d'ouverture, par un retour sur les travaux conduits par les premiers inscrits dans la discipline de tenter de percevoir comment ils ont envisagé le lien entre information et communication à travers des propositions faites à leur communauté. Puis de suivre la manière dont ce lien est analysé actuellement et enfin de le resituer dans un contexte international afin de répondre à la question: y a t-il vraiment une exception française dans la manière d'aborder les recherches sur l'organisation des connaissances?
Metadata about what?
Distinguishing between ontic, epistemic, and documental dimensions
in knowledge organization
Vice-president, ISKO
University of Pavia. Science and Technology Library
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La création et la diffusion d'un grand nombre de médias et de formats est en train de modifier les modes de travail de l'organisation des connaissances: comme les monographies imprimés ne sont plus les uniques standards de support de la connaissance, les systèmes traditionnels d'organisation des connaissances fondés sur les disciplines académiques sont aujourd'hui remis en question. Un fondement plus solide peut alors être offert par une analyse des différentes dimensions qui concourrent à la création de contenus – ce que Brian Vickery décrit comme les étapes qui mènent «de la réalité du monde au classeur». Les réferents ultimes des documents sont les phénomènes du monde réel, qui peuvent être ordonnés grâce aux ontologies, c'est-à–dire l'étude de ce qui existe. Les phénomènes coexistent au sein de chaque sujet avec les moyens et perspectives qui les décrivent, c'est-à–dire leurs aspects qui sont du ressort de l'épistémologie; associés aux caractères formels des supports de connaissance, qui ajoutent un niveau pragmatique supplémentaire. Toutes ces dimensions peuvent être representées dans les métadonnés, mais elles le sont souvent de façon mixte, ce qui rend la constitution des index moins rigoureuse et ceux-ci moins interopérables. Par exemple, alors que l'analyse à base de facettes avait été developpée à l'origine pour l'indexation des matières, aujourd'hui beaucoup d'interfaces«à facettes» mêlent des facettes de matière et des facettes de forme; et des schémas qui sont présentés comme des «ontologies pour le Web sémantique» encodent également des informations non sémantiques. Dans les classifications bibliographiques, les phénomènes sont souvent confondus avec les disciplines dont ils sont les sujets d'étude, et celles–ci sont considérées comme le point de départ le plus convenable de l'étude, parce–que les usagers doivent les considérer soit selon une perspective donnée soit selon une autre. Toutefois, ce postulat suppose que le seul rôle de l'organisation des connaissances serait de conserver un status-quo, plutôt que d'encourager des connections interdisciplinaires susceptibles de stimuler la recherche, comme le recommande le Manifeste de Leon. Les dimensions d'étude sont généralement abordées selon l'ordre suivant: phénomènes, perspective, support, ce qui permet de concentrer l'information la plus pertinente au début des rubriques. L'Integrative Levels Classification est un système expérimental d'organisation des connaissances qui permet de traiter les phénomènes, perspectives et supports comme des dimensions séparées pouvant toutes être representées par des codes de classe composés, en recherche monoterme ou multitermes, et presentés par ordres utiles.
Organisateurs
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